Voyez cependant dans Kapo, le plan où Riva se suicide, en se jetant sur les barbelés électrifiés : l’homme qui décide, à ce moment, de faire un travelling avant pour recadrer le cadavre en contre-plongée, en prenant soin d’inscrire exactement la main levée dans un angle de son cadrage final, cet homme-là n’a droit qu’au plus profond mépris.Como diz Serge Daney em Persévérance, não é preciso ter visto Kapo para de imediato concordar com Rivette, tal é a sua capacidade de nos oferecer, indiscutível, a visão desse movimento de câmara.
Em Le Veilleur, curiosamente, há uma descrição do que pode ser a magia de um plano que é o oposto do desprezo a que Pontecorvo foi inapelavelmente condenado. Surge na última cena de Peaux de Vaches (1988) de Patricia Mazuy e vale a pena citar na totalidade, ainda que com as hesitações da fala e mesmo com os erros de transcrição que certamente haverá:
Ça m’arrive assez souvent, enfin, de rêver que je suis au cinéma en train de voir un film, avec des moments… J’ai vu des choses vraiment magnifiques, mais là je me réveillais et puis je ne pourrais pas le revoir, mais là j’ai pu le revoir, c’était effectivement sur l’écran, je n’avais pas rêvé.
C’est la scène, la dernière scène, où Jean-François [Stévenin] […] part sur la route (ça c’est un premier plan dans mon souvenir) et il y a un deuxième plan où on voit Sandrine Bonnaire courir vers lui, le rattraper, essayer de l’arrêter, et continuer à marcher tous les deux assez longtemps, en parlant, jusqu’au moment où ils tombent dans les bras l’un de l’autre, où ils s’embrassent, où Jean-François se tourne vers Sandrine Bonnaire et lui dit : « Pars avec moi avec la petite. » Tout ça c’est fait en un seul plan, à la main, je crois, un peu bousculé, mais sur le mouvement. Là encore c’est très beau mais la caméra accompagne les personnages.
Là on passe brusquement sur un gros plan de Jean-François – d’ailleurs la première fois que j’ai vu le film ce gros plan m’a choqué, parce que c’est coupé quand même ce plan très long, magnifique et tout – qui est purement son regard sur Sandrine Bonnaire après avoir posé la question. C’est un plan assez court, on a aussitôt après le contrechamp, le gros plan de Sandrine Bonnaire, qui ne répond pas, qui le regarde. Et puis son regard commence à bouger, elle-même commence à bouger, et là on comprend en son mouvement – elle va à la place où était Jean-François mais il n’est plus là, parti. La caméra continue à la suivre, la caméra est derrière elle, on la suit et on fait tout un mouvement derrière elle et on voit Jean-François qui s’éloigne sur la route, qui arrête un camion qui vient vers nous et qui monte dans le camion – tout ça à l’intérieur de ce plan qui est parti sur le visage d’elle.
La réaction de Jean-François sur le fait qu’elle ne répondait pas à sa demande, le fait qu’il parte, tout ça s’est passé off, on l’a uniquement sur le visage de Sandrine Bonnaire et son mouvement, et c’est fini, il est parti, il s’en va : c’est pratiquement le dernier plan du film. Ce plan, je l’ai trouvé vraiment magique. C’est très bien filmé et en même temps faisant passer l’émotion vraiment avec une invention de la caméra… Je crois qu’il faut être cinéaste pour le voir.
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